Dance in the dark.Tempête. On entendait plus que ça dans la bouche des gens. Au bar, c'était leur seul préoccupation, savoir quand elle nous tomberait sur la tête exactement. Étant nouveau ici, je n'avais pas vraiment conscience des risques que cette dernière pouvait avoir. A mon sens, c'était probablement un gros orage, avec de grosse bourrasque de vent et une pluie démentielle. Apparemment non... C'était vraiment très prit au sérieux par les habitants visiblement et personne ne rigolait avec ça. Tout ce que je savais, c'est que mon chat était en sécurité. Je n'avais pas choisis cette immeuble au hasard et j'avais bien prit connaissance de cette ville avant de m'y installer. Donc cette fameuse tempête, pouvait bien éclater, j'étais prêt à l'affronter. Qui plus est, rien ne pourrait me faire changer d'avis pour m'en aller d'ici. Mes marques étaient prises, d'autant plus que j'en avais assez de fuir mon destin, il était grand temps que je me pose et que j'y mette mes marques. Chose faites dorénavant, j'avais un travail, un appartement plus que satisfaisant et une bestiole à griffe dont j'étais l'animal de compagnie, en plus d'être son esclave. Cette bête aura ma peau... Sûr qu'il complote contre moi ce sale chat !
Enfin bref, les clients commençaient doucement à s'en aller, prétextant le plus souvent, qu'ils sentaient l'intempérie arriver. Ou plutôt que leur bonne femme, leur intimait de rentrer... Ça c'était l'option la plus probable car pour certains, leur téléphone croulait sous les appels et les SMS incessant. de mon côté, je me contentais simplement d'essuyer mes verres, en les écoutant radoter, tout en les servant par-ci par-là, en regardant les autres clients fuirent le bar au fur et à mesure. Plus le soir approchait, moins il y avait foule autant dehors que dedans, nous étions donc contraint de fermer boutique. N'était-ce donc pas plus prudent après tout ? Seulement quelques citadins, sans histoires particulières, étaient restés pour prendre leur boisson habituel, scotché devant la télé. Bien que ce jour-là, il n'y avait aucune course où ils pouvaient misé sur leur champion. La seule chose que nous guettions tous, c'était cette satanée météo. Encore et toujours. Certes, tout ce que je connaissais majoritairement, c'était les tempêtes de neige à New York quand on y passait un week-end pendant les périodes de Noël. Quels bons temps... Chacune de mes mains accrochés à mes parents, déambulant dans cette grande ville qui avait la réputation de ne jamais dormir. A l'avenir, je tâcherais d'y retourner, surtout en période de Noël, en la mémoire de ma défunte maman. Lorsque le dernier client s'éclipsa et que nous eûmes terminé de remballer la boutique de fond en comble, nous nous dîmes à la prochaine, lorsque tout ceci ce sera calmé. Le vent prenait de l'ampleur et tant que ce dernier soufflerait de toutes ses forces, peu de personnes viendrait au bar, ce qui serait inutile et dangereux, de l'ouvrir.
Alors je déambulais sans aucun but précis, appréciant de cacher mes mains dans mes poches, en rabattant le col de mon manteau sur mon cou, pour me protéger de ce vent qui devenait glacial. Rentrant ma tête dans mon manteau comme une vulgaire tortue, la pluie se déversa soudainement sans prévenir, me contraignant de m'abriter, dans le premier endroit où une porte s'ouvrirait. La seule qui voulut bien s'ouvrir, semblait être celle d'un théâtre ou que sais-je, je ne m'étais pas vraiment attardé sur la devanture de la bâtisse. Seulement au moment de refermer la porte derrière moi, cette dernière claqua dans un bruit sourd à en réveiller les morts. Sursautant moi-même de ce bruit assourdissant, je soufflais un bon coup en m'ébrouant légèrement pour faire tomber toute ces gouttes sur mon vêtement bientôt détrempé en l'espace de quelques minutes, lorsque dans un couloir sombre derrière moi, une lumière vint m'éblouir. Ayant à peine le temps de cacher mes pauvres yeux de cet éclairage aveuglant, qu'un objet non identifié vint percuter mon front. « Mais... Qu'est-ce que... Aïe ! » Frottant ce dernier comme si cela pouvait m'aider à aller mieux, je ramassais ce qui venait de me faire une belle bosse. Une barre chocolaté ? Vraiment ?! Sortant moi aussi mon téléphone pour mieux y voir, je découvrais avec stupeur, une jeune femme que je connaissais trop bien, aussi effrayé que j'avais pu l'être il y a à peine une minute. « Violet ?! Que fais-tu ici par un temps pareil ? » Il me semble qu'elle aussi, peut te rétorquer cette même question mon jeune ami. Reprenant peu à peu mes esprits, je tentais de découvrir où nous pouvions bien être, sans m'attarder sur ce qu'elle portait. Car cela m'aurait été d'un indice bien précieux dans la question qui allait encore survenir. « D'ailleurs, où sommes nous exactement ? »️ 2981 12289 0
Dance in the dark.Se faire attaquer par une malheureuse barre chocolatée, n'était clairement pas dans mes plans et c'était d'un ridicule sans nom. Moi qui provenait d'une sorte de famille de la Mafia Russe, me voilà contre toute attente agressé par de la nourriture. C'était mon égo qui en prenait un coup mais d'un sens, cela me rassurait quant au fait que ma chère Violet ici présente, savait un minimum se défendre. Enfin soit, ce genre de défense n’assommerait pas un agresseur avide des pires pensées. D'abord surpris de la retrouver ici par pur hasard, je l'avais assommer de questions dont sa seule réponse, fut de me rétorquer que j'étais trempé de la tête aux pieds. Me penchant pour constater des dégâts, je n'étais vraiment pas beau à voir et donc pas du tout dans mon meilleur jour. Attrapant la serviette qu'elle m'avait lançai non sans difficulté, j'enlevais et déposait mon manteau sur quelque chose qui ressemblait fortement à un cintre. Difficile d'y voir quelque chose dans cette obscurité. La belle me certifiait que cette dite serviette, était propre mais je n'avais pu m'empêcher d'arrêter de secouer mes cheveux dedans, tout en relevant ma tête pour l'étudier de manière un peu dégoûté. Évidemment que je ne craignais rien, la belle n'allait pas me refiler quelque chose de sale, qu'elle idée.
Enroulant la serviette autour de mes épaules, pour ne pas que les gouttes d'eau qui dégoulinait encore de mes cheveux ne viennent me tremper davantage, j'observais la jeune femme nous enfermer à double tour dans cet étrange et mystérieux endroit. Mais la voir se battre avec les interrupteurs et me certifier que c'était à cause de la tempête que cela ne marchait plus, je ne pouvais retenir un bref rire qui m'avait fait relever mon buste comme si j'avais eu un hoquet. « Évidemment. » A l'avenir Hadrian, il va vraiment falloir qu'on t'apprenne à composer tes phrases avec des sujets, verbes et complément, ça devient critique. Mais bien que mon manque d'enthousiasme face à cette situation ne semblait nullement la contrarié, sa douce main vint attraper mon poignet, m'obligeant donc à la suivre. Un long frisson me parcourut soudainement l'échine et bien que c'était doux et agréable en même temps, je n'arrivais pas à cerner cette curieuse sensation qui envahissait mon être. Ce lieu devait vraiment lui être familier, car naviguer entre les couloirs dans le noir, ne semblait nullement la gêner. Mais lorsque nous fûmes arrivé dans une grande salle qui se révélait être une gigantesque salle de danse. Instinctivement, je m'avançais en tournant sur moi-même, contemplant avec admiration cette hauteur sous plafond, dons la pluie et le vent venait s'y déverser et s'y frapper sans vergogne.
Son petit monde hein ? Le mien n'avait rien de comparable à côté du sien. A part le bar, je n'avais plus rien. Plus de famille, plus d'ami, puisque ces derniers étaient resté à New York. Bref, plus aucun point d'attache où m'accrocher à quelque chose de familier. Mon monde, c'était Seattle et ce qui s'y trouvait désormais. Je ne pouvais toutefois, décrocher mon regard de ce spectacle grandiose qui se produisait au-dessus de ma tête, tandis qu'il me semblait que Violet s'éclipsait quelques part. Sa voix s'échappait d'un peu plus loin, aussi j'essayais de recomposer ses mots, tant bien que mal. Le bar. Loin d'ici. Abri. Tempête. Okay, je devais passer pour un parfait abruti à vagabonder de la sorte quand on constatait le déluge qui se passait dehors. « Hum oui. Il n'y avait plus de taxi alors, j'suis venu à pied et j'ai du repartir comme j'étais venu. » Bien que je m'étais renseigné, je n'avais pas vraiment prit cette intempérie aux sérieux. Je m'étais dit qu'ils en faisaient peut-être des caisses pour pas grand-chose. Finalement non. Ma première tempête j'allais la passer ici et en plus avec Violet. J'étais passé du pire au meilleur, je ne pouvais clairement pas mieux tomber. Lorsque la blonde revint finalement dans ma direction, cette dernière était armé de petites bougies, qu'elle s'empressait de disposer au sol. Au moins, nous ne manquerions pas de lumière mais si cela rester très faible et en cas de besoin, nous aurions toujours nos téléphones.
M'allongeant de tout mon long sur le sol, mes bras se glissèrent sous ma tête et ma nuque pour ne pas me fatiguer, continuant d'apprécier le déluge qui s'intensifier à l'extérieur. L'orage grondait, la pluie battait la chamade contre les parois vitré, les éclairs déchiraient le ciel déjà bien sombre. S'il n'y avait pas cette orage, j'aurais presque cru que notre première rencontre sous la même pluie diluvienne, perdurait encore et encore. Peut-être étions nous destiné à nous revoir, sous cette même pluie battante, une fois de plus. Non, peu probable, je n'étais pas du genre à croire aux destins et à tout ce cirque. Je devais être sacrément plongé dans mes songes, car de nouveau sa voix vint m'extirper de mes pensées. Me posant sur mon coude, je l'observais me lancer une nouvelle barre chocolatée mais cette dernière, fut à environ un mètre moi. « Vu la distance à laquelle elle se trouve, je ne dois pas être une sacré menace. Madame l'experte. » Ce n'était pas comme si moi, j'étais insociable et me trouvait à peu près à cinq mètre de distance de sa présence. M'allongeant sur le ventre pour atteindre cette gourmandise, j'en profitais pour ramper un peu vers elle, sans grande élégance. Malgré tout, je maintenait encore une certaine distance entre la blonde et moi. Ceci dit au lieu de cinq mètre, on était passé à deux, c'était déjà pas mal et c'était aussi un grand effort de ma part. Sans doute étais-je encore mal à l'aise quant au fait que nous avions partagé le même lit elle et moi. Croquant à pleine dent avec délice, il fallait avouer que cela faisait un bien fou. « J'imagine que s'il n'y a plus de courant, il n'y a pas grand-chose pour nous divertir. » J'observais un peu ce qui nous entourait, réfléchissant à vive allure. « Tu comptais t'entraîner tout le temps de la tempête ? Tu avais peur de t'ennuyer ? » Eh bien, je me surprenais moi-même à être autant bavard mais j'y étais contraint de toute manière, nous n'allions pas passer nos journées à nous regarder dans le blanc des yeux. « J'veux bien un soda, steuplé. »️ 2981 12289 0